Questions fréquentes : le TRAP
Questions fréquentes sur la séquence de masse acarde (TRAP)

En bref
Le foetus «pompe» doit fournir du sang à la masse acarde en plus de lui-même. Plus la taille de la masse est volumineuse, plus le travail fourni par le coeur du foetus «pompe» est important.
Comprendre le TRAP
La séquence TRAP est une complication rare des grossesses multiples monochoriales qui se caractérise par le développement d’un foetus normal appelé «pompe» et d’une masse dite «acarde» qui sont reliés entre eux dans le placenta.
La séquence TRAP est une complication rare des grossesses multiples monochoriales qui se caractérise par le développement d’un foetus normal appelé «pompe» et d’une masse dite «acarde» qui sont reliés entre eux par des vaisseaux dans le placenta.
Cette masse est constituée de tissu fœtal : structures corporelles rudimentaires sans cœur fonctionnel. Ne pouvant maintenir une circulation sanguine indépendante, la masse est nourrie par une connexion vasculaire anormale (une artère et une veine) reliée au cordon ombilical du foetus «pompe».
Cette complication survient dans 1 à 3 % grossesse monochoriales.
La séquence TRAP est asymptomatique et est diagnostiqué par échographie le plus souvent au 1er trimestre de la grossesse. On voit un foetus normal à côté d’un autre très malformé ou d’une masse. Le Doppler (étude des flux sanguins) permet de confirmer que le sang circule du cordon ombilical du foetus «pompe» vers la masse.
Non. La masse acarde est toujours non viable car il manque des organes vitaux (coeur, cerveau, poumons). L’objectif est donc de protéger le foetus sain des conséquences de cette masse.
Le fœtus «pompe» doit fournir du sang à la masse acarde en plus de lui-même. Plus la taille de la masse est volumineuse, plus le travail fourni par le cœur du foetus «pompe» est important. Le risque principal est donc une insuffisance cardiaque pouvant entraîner une mort foetale. Ces conséquences cardiaques, peuvent également entraîner des anomalies de son développement neurologique.
Plusieurs options thérapeutiques existent pour le TRAP :
- Interruption sélective de la masse : Cette procédure consiste à réaliser une ponction dans l’abdomen de la maman pour introduire une caméra ou un instrument chirurgical de coagulation dans la cavité amniotique. Une fois la connexion vasculaire entre la masse et le fœtus visualisée, celle-ci est coagulée, permettant d’arrêter la nutrition de la masse et de protéger le foetus «pompe».
- Expectative et surveillance rapprochée : La surveillance rapprochée échographique peut parfois être envisagée si la taille de la masse est petite et sa vascularisation faible. Un accouchement prématuré devra probablement être envisagé. Dans de rares cas, la vascularisation de la masse peut s’arrêter spontanément.
Avec un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée, environ 70-80 % des bébés sains survivent après un traitement prénatal. Le développement à long terme est en général bon.
La complication la plus fréquente est la rupture prématurée des membranes, qui survient dans 15 à 20 % des cas. Elle n’est pas systématiquement suivie d’une mauvaise issue, mais elle peut entraîner une perte de grossesse ou un accouchement très prématuré.
Certains fœtus peuvent ne pas tolérer la coagulation des vaisseaux nourriciers car leur coeur est déjà fatigué par la masse, ce qui peut conduire à son décès.
Il est essentiel, après l’intervention, de surveiller en échographie le bon développement des organes du foetus afin de diagnostiquer d’éventuelles lésions d’organes, et notamment cérébrales, dûes aux troubles hémodynamiques causés par la masse.
Oui, l’Association Française des Grossesses Monochoriales «AFGM» et l’Association «Jumeaux et Plus» offrent un soutien aux familles touchées par la séquence TRAP et d’autres complications des grossesses multiples.
Comprendre l'intervention
La prise en charge de ces complications est souvent une urgence obstétricale qui impose une intervention rapide après le diagnostic. L’objectif est d’améliorer les chances de survie des fœtus. Le traitement de référence est la coagulation à l’aide d’une fibre laser de ces anastomoses en fœtoscopie. Le principe est de rendre indépendantes les circulations des deux fœtus et de faire en sorte que chaque fœtus ait son propre territoire placentaire.